Question-réponse
Vérifié le 07/08/2024 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Oui, les enfants ont l'obligation d'aider un parent ou un beau-parent qui n'est pas en mesure d'assurer ses besoins fondamentaux (manger, se loger, se soigner, s'habiller...). On parle alors d'<span class="expression">obligation alimentaire</span>. Elle se matérialise par une aide financière ou <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R51728">en nature</a>. Cette aide varie en fonction des revenus et des charges de l'enfant (ou de la personne qui va la verser) et du parent qui va la recevoir. Nous vous donnons les informations à connaître.
L'<a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R54921">obligation alimentaire</a> est une aide matérielle à donner à un parent ou un beau-parent qui est dans la difficulté pour assurer ses besoins fondamentaux (logement, nourriture, soins, dépenses courantes...).
Elle peut être donnée sous forme d'une <span class="miseenevidence">somme d'argent</span> ou en <span class="miseenevidence"><a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R51728">nature</a></span> (obligation d'héberger, de nourrir et d'entretenir...).
La personne qui réclame l'obligation alimentaire est <span class="expression"><span class="miseenevidence">créancier d'aliments</span></span>. Celle qui la verse est <span class="expression"><span class="miseenevidence">obligé alimentaire</span></span> ou <span class="miseenevidence"><span class="expression">débiteur d'aliments</span></span>.
Les <span class="miseenevidence">enfants</span>, les <span class="miseenevidence">petits-enfants, </span>etc. sont tenus de l'obligation alimentaire à l'égard de leurs père, mère ou de leurs autres <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R12668">ascendants</a> dans le besoin.
Le <span class="miseenevidence">gendre</span> ou la <span class="miseenevidence">belle-fille</span> a cette même obligation alimentaire envers son beau-parent du fait des obligations liées au mariage. C'est-à-dire qu'un époux peut être tenu d'aider le parent de son conjoint en cas de besoin.
La personne <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F2973">adoptée en la forme simple</a>, a une obligation alimentaire envers ses parents adoptifs mais pas à l'égard de leur ascendance (grands-parents). L'adoption simple ne créant pas de lien de parenté entre l'adopté et la famille de l'adoptant, il n'existe pas d'obligation alimentaire entre eux.
La personne adoptée <span class="miseenevidence">en la forme plénière</span> a une obligation alimentaire à l'égard de ses parents, grands-parents... de la famille adoptive car l'adoption crée un lien de parenté avec la famille de l'adoptant. L'adopté n'a, en revanche, plus d'obligation envers sa famille d'origine.
L'<span class="miseenevidence"><a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F1094">adoption plénière de l'enfant du conjoint, du concubin ou du partenaire de PACS </a></span>maintient le lien de filiation à l'égard du parent d'origine et de sa famille, et par conséquent, l'obligation alimentaire.
L'enfant dont <span class="miseenevidence">le père ou la mère a manqué gravement à ses obligations</span> à son égard (violences, abandon de famille...) peut être dispensé, <span class="miseenevidence">totalement ou partiellement,</span> de l'obligation alimentaire par le <span class="miseenevidence">juge aux affaires familiales (<a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a>).</span>
En cas de <span class="miseenevidence">condamnation du père ou de la mère pour un <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R49230">crime</a> commis sur l'enfant ou sur l'un de ses <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R12668">ascendants</a>, <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R12574">descendants</a>, frères ou soeurs</span>, le <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a> peut dispenser <span class="miseenevidence">totalement</span> l'enfant de cette obligation alimentaire.
L'enfant admis comme <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F2065"><span class="miseenevidence"><LienInterne LienPublication="F2065" type="Fiche d'information conditionnée" audience="Particuliers">pupille de l'État</a></span> ne doit pas d'aliment à ses parents biologiques.
À l'occasion d'une <span class="miseenevidence">demande d'aide sociale</span>, les personnes suivantes peuvent être dispensées de cette obligation alimentaire par la collectivité publique :
À noter
Cette dispense s'étend aux descendants des enfants et des petits enfants.
<span class="miseenevidence">Pour être dispensée</span>, la personne concernée doit <span class="miseenevidence">prouver</span> qu'elle remplit les conditions légales ou que le parent a gravement manqué à ses obligations à son égard. La preuve de ce manquement peut être un jugement, des attestations, des documents des services sociaux...
L'obligé alimentaire doit adresser une demande de dispense sur papier libre selon le cas :
<span class="miseenevidence">L'avocat n'est pas obligatoire</span> dans cette procédure.
Si une partie souhaite avoir un avocat mais qu'elle n'a pas suffisamment de revenus, elle peut demander à bénéficier de l'<a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F18074">aide juridictionnelle</a>.
Le parent ou le beau-parent qui demande l'aide, doit démontrer qu'il est dans le besoin, c'est-à-dire qu'il ne peut pas faire face à ses besoins fondamentaux (logement, nourriture, soins, vêtements). Avant de solliciter le juge, le parent ou beau-parent doit d'abord faire une demande à l'amiable.
Le parent ou le beau-parent qui est dans le besoin peut <span class="miseenevidence">tenter d'établir un accord écrit</span> avec ses enfants ou la personne qui doit lui verser l'aide financière.
Il peut adresser un courrier <span class="miseenevidence">à l'autre partie l'invitant à trouver un accord</span> ou demandant l'intervention d'un <span class="miseenevidence">médiateur familial.</span>
L'accord peut être <span class="miseenevidence"><a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R55691">homologué</a> </span>par le <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a> pour lui donner <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R51102">force exécutoire</a>.
L'homologation de l'accord peut être demandée par courrier au juge.
Le juge compétent est celui dont dépend le domicile du parent ou beau-parent qui demande l'obligation alimentaire.
Si aucun accord n'est trouvé entre les parties, le parent ou le beau-parent peut saisir le <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a> .
La demande se fait soit sur papier libre, soit à l'aide du formulaire Cerfa 15454, soit par <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R12538">assignation</a>.
Formulaire
Requête en obligation alimentaire - Saisine du juge aux affaires familiales
Cerfa n° 15454*03
Accéder au formulaire (pdf - 98.2 KB)
Ministère chargé de la justice
Pour vous aider à remplir le formulaire :
La requête doit être <span class="miseenevidence">envoyée</span> par lettre recommandée avec accusé de réception ou <span class="miseenevidence">déposée</span> au tribunal judiciaire.
Le créancier d'aliments peut saisir le <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a> dont dépend son domicile ou celui du lieu où réside le débiteur d'aliments.
<span class="miseenevidence">Pour savoir qui peut représenter ou assister un majeur protégé</span>
Le créancier d'aliments doit être :
Dans le cadre de l'exécution d'un <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F16670">mandat de protection future</a>, le majeur conserve la possibilité de faire sa demande lui-même.
<span class="miseenevidence">S'il y a plusieurs débiteurs d'aliments possibles,</span> le créancier d'aliments doit d'abord solliciter son époux s'il est marié, puis ses enfants. En revanche, il n'y a pas de hiérarchie entre un <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R12574">descendant</a> et un gendre ou une belle-fille : ils sont tenus de la même manière à l'obligation alimentaire.
<span class="miseenevidence">L'avocat n'est pas obligatoire</span> dans cette procédure.
Si une partie souhaite avoir un avocat mais qu'elle n'a pas suffisamment de revenus, elle peut demander à bénéficier de l'<a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F18074">aide juridictionnelle</a>.
Le montant de l'obligation alimentaire est fixée en fonction des <span class="miseenevidence">besoins</span> du créancier d'aliments et des <span class="miseenevidence">ressources</span> du débiteur d'aliments.
Ses besoins varient selon son âge, son état de santé, ses charges de famille, son lieu d'habitation.
Les <span class="miseenevidence">revenus</span> pris en compte sont les suivants :
Ses <span class="miseenevidence">charges</span> sont aussi prises en compte pour le calcul de l'obligation alimentaire. Il s'agit par notamment :
À savoir
Lorsqu'un époux est dans le besoin, il doit d'<span class="miseenevidence">abord demander un <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45627">devoir de secours</a></span> à l'autre époux avant de demander l'obligation alimentaire à son enfant.
Les motifs de la demande d'obligation alimentaire importent peu. Que les <span class="miseenevidence">causes</span> soient <span class="miseenevidence">accidentelles</span> (chômage de longue durée, maladie, handicap...) ou <span class="miseenevidence">fautives</span> (mauvaise gestion du patrimoine, dettes de jeu...), le parent ou le beau-parent peut demander une obligation alimentaire.
<span class="miseenevidence">Celui qui s'abstient volontairement de travailler</span> alors qu'il en est capable ou qui ne se donne pas la peine d'exploiter son patrimoine foncier, peut se voir <span class="miseenevidence">refuser</span> sa demande d'obligation alimentaire.
L'ensemble des <span class="miseenevidence">revenus</span> et des <span class="miseenevidence">charges</span> du débiteur d'aliments est pris en compte (enfants encore à charge, crédit immobilier de sa résidence principale...)
Ses ressources doivent être suffisantes pour lui permettre de subvenir également à ses propres besoins et ceux des personnes vivant à son foyer.
Les <span class="miseenevidence">revenus</span> pris en compte sont les suivants :
Les revenus de l<span class="miseenevidence">'époux du débiteur d'aliments</span> sont pris en compte seulement si <span class="miseenevidence">cet époux est convoqué</span> <span class="miseenevidence">devant le <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a> et qu'une obligation alimentaire est demandée au couple.</span>
Les <span class="miseenevidence">revenus</span> du <span class="miseenevidence">partenaire</span> pacsé ou du <span class="miseenevidence">concubin</span> <span class="miseenevidence">ne sont pas pris en compte</span> pour le calcul du l'obligation alimentaire.
À savoir
Les revenus du partenaire de Pacs ou du concubin peuvent être <span class="miseenevidence">pris en considération</span> dans la mesure où ils réduisent les charges du débiteur d'aliments. Par exemple, le loyer et les charges courantes (nourriture, factures...) sont payés par les 2 partenaires ou concubins. Ils ont un <span class="expression">revenu disponible</span> plus important qu'une personne qui assume seule le paiement de ces charges.
Les <span class="miseenevidence">charges</span> prises en considération sont les suivantes :
Les charges assumées par le conjoint, le partenaire de Pacs ou le concubin du débiteur d'aliments ne sont pas déduites.
Il est possible de faire <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F1384">appel</a> si l'une des <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R64439">parties</a> veut contester la décision rendue par le <a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R45626">Jaf</a> .
<span class="miseenevidence">L'avocat est obligatoire</span> pour faire appel et suivre la procédure devant la cour d'appel.
À savoir
La décision fixant l'obligation alimentaire est <span class="miseenevidence">exécutoire par provision</span>, c'est-à-dire qu'elle doit être exécutée même si un appel est interjeté.
Le débiteur d'aliments peut demander la <span class="miseenevidence">révision</span> ou la <span class="miseenevidence">suppression</span> de l'obligation alimentaire, si ses <span class="miseenevidence">revenus diminuent</span> (chômage...) ou ses <span class="miseenevidence">charges augmentent</span> (naissance d'un enfant...),.
Si le <span class="miseenevidence"><MiseEnEvidence>créancier d'aliments se marie avec un époux</span> ayant suffisamment de revenus</MiseEnEvidence>, l'obligation alimentaire peut être modifiée.
L'obligation alimentaire peut être également <span class="miseenevidence">révisée</span> ou <span class="miseenevidence">supprimée</span> lorsque le <span class="miseenevidence">comportement</span> du créancier d'aliments est déclaré <span class="miseenevidence">indigne</span>, c'est-à-dire qu'il a manqué gravement à ses obligations envers son enfant. Cette indignité peut ne pas avoir été évoquée dans la procédure initiale ou être apparue après la décision.
Dans ces cas, le débiteur d'aliments peut saisir le JAF pour demander la modification de la décision initiale.
Le <span class="miseenevidence">tribunal compétent</span> est celui du <span class="miseenevidence">domicile du créancier d'aliments</span>.
Lorsque la situation du <span class="miseenevidence">créancier d'aliments</span> <span class="miseenevidence">s'aggrave</span>, il peut également demander la révision de l'obligation alimentaire.
Le créancier d'aliments peut invoquer l'<span class="miseenevidence">amélioration de la situation du débiteur d'aliments</span> pour faire réviser le montant de l'obligation alimentaire si celle-ci ne couvre pas tous ses besoins.
Il doit saisir soit le <span class="miseenevidence">tribunal</span> dont <span class="miseenevidence">dépend son domicile</span>, soit le tribunal dont <span class="miseenevidence">dépend le domicile du débiteur d'aliments.</span>
La demande de révision ou de suppression se fait sur papier libre ou en utilisant le formulaire CERFA 15454.
Formulaire
Requête en obligation alimentaire - Saisine du juge aux affaires familiales
Cerfa n° 15454*03
Accéder au formulaire (pdf - 98.2 KB)
Ministère chargé de la justice
Pour vous aider à remplir le formulaire :
L'enfant ou tout obligé alimentaire qui ne verse pas la pension alimentaire pendant <span class="miseenevidence">plus de 2 mois</span> à un parent ou beau-parent commet le <span class="miseenevidence"><a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=R49229">délit</a> d'abandon de famille</span>.
Le parent ou le beau-parent peut <span class="miseenevidence"><a href="/index.php/demarches-pour-les-particuliers/?xml=F1435">porter plainte</a></span>.
L'auteur des faits s'expose à une peine d'emprisonnement de <span class="valeur">2</span> ans et de <span class="valeur">15 000 €</span> d'amende.
En principe, l'obligation d'aliment n'est pas limité dans le temps.
Cette obligation prend fin dans l'un des cas suivants :
Code civil : articles 203 à 211
Obligations qui naissent du mariage
Code civil : articles 356 à 359
Effets de l'adoption plénière sur l'obligation alimentaire (article 356 du code civil)
Code civil : articles 360 à 369-1
Effets de l'adoption simple sur l'obligation alimentaire (articles 364 et 367 du code civil)
Code pénal : articles 227-3 à 227-4-1
Délit d'abandon de famille (article 227-3 du code pénal)
Code de l'action sociale et des familles : articles L132-1 à L132-12
Article L132-6 : exonération de l'obligation alimentaire dans certaines situations
Cour de cassation - Chambre civile - n° 09-16839
Devoir de secours entre époux prime sur l'obligation alimentaire versée par un enfant
22 Grande rue
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Du Lundi au Mardi : de 16h00 à 18h00 de 13h30 à 17h00
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